(Photos : typepad.com)
Des éclairages soignés, des décors où se mêle bois verre et gris métallisé, une bonne dose de blanc immaculé, de noir brillant, parfois quelques couleurs un peu vives. Vinexpo soigne son allure. Les stands n'y ont qu'un très lointain rapport avec la cahute d'une foire ordinaire. Un certain luxe s'étale, sans ostentation. Il s'agit de séduire les professionnels qui passent, surtout lorsqu'ils sont susceptibles de signer de gros chèques. D'autant plus que de nombreux châteaux, marques et négociants ont largement les moyens de leurs ambitions.
600 euros le mètre carré
Il faut débourser entre 100 et 1 500 euros le mètre carré pour aménager un beau stand, sachant que la moyenne de Vinexpo se situe autour de 600 euros. Somme à laquelle il faut ajouter 270 à 335 euros le mètre carré pour louer l'emplacement lui-même. On peut lâcher facilement 20 000 à 30 000 euros pour soigner son image durant Vinexpo. La taille des stands varie ainsi, tout comme la qualité des aménagements, même si l'on décèle tout de même une certaine unité. Tariquet a choisi un vert original façon gazon, les Lurton André et François s'identifient au noir ou au blanc, qu'ils privilégient, les vins espagnols tentent le rouge sans donner dans la bodega.
S'il se dégage une impression d'ensemble de qualité lorsqu'on parcourt les allées du Parc des expositions, un style Vinexpo à la fois chic et classique, c'est en partie le résultat d'un règlement d'architecture assez draconien. Pas question pour un professionnel de louer un espace et d'y installer sa décoration comme il le souhaite. Les emplacements des poteaux, des lumières sont bien définis. Il est par exemple stipulé qu'« aucune façade de stand ne peut être complètement aveugle », que la « hauteur [est] limitée à 5 mètres, les dégustations interdites en bordure d'allée ». Enfin, les parties opaques « doivent être traitées de manière attractive grâce aux matières, couleurs, éclairage, éléments de communication ».
Pour faciliter la vie aux exposants, Vinexpo propose une liste de professionnels qui connaissent parfaitement le règlement et savent aménager des stands. Ceux-ci peuvent être livrés en kit ou adaptés à la demande du client. L'une de ces sociétés s'appelle Depack Architectures commerciales. Son patron, Frédéric Cauchois, rappelle qu'il a surtout réalisé « des stands de grande taille sur mesure » : Cordier, Tariquet, Côtes de Bordeaux, Baron Philippe de Rothschild, CIVB, etc., de grands noms de Vinexpo. « Les contraintes, c'est excellent pour travailler. Cela tire tout le monde vers le haut. Cela permet aussi une harmonisation générale. Mais, dans ce cadre, on peut parfaitement se distinguer. » Selon ce spécialiste de l'aménagement qui a travaillé sur Vinexpo depuis 1987, « c'est toujours une double demande d'innovation et de tradition qui revient ». Cette année, « la touche moderne est apportée par les matières un peu vintage, ou bien tout ce qui est lié aux nouvelles technologies. On ose aussi davantage des couleurs vives ». « Un stand, ce n'est pas seulement pour vendre. C'est une image, une marque que l'on veut mettre en avant. Il faut apporter une identité », conclut Frédéric Cauchois.